La foi comparée à la croyance.

 

Père, des personnes qui appartiennent à différentes croyances basées sur l'évangile m'ont déjà demandé œ que vous pensiez de Jésus-Christ dont votre Enseignement ne dit mot. Que devrai-je répondre à toute question de ce genre?

 

Le Père : Je ne sais pas si vous pourriez les satisfaire, je l'ai déjà dit : avant de nous être acquis la foi, nous avons bien une croyance, mais souvent elle est de parti pris, nous voulons convertir à nos idées celui qui fait mieux que nous ; si nous possédions cette vertu, nous ne nous inquièterions jamais de ce qu'ont été les prophètes, chacun d'eux est venu révéler un enseignement proportionné au développement de l'humanité, sans se prononcer sur ses prédécesseurs. Ils ont eu tous la morale pour base. Si nous pouvions nous appuyer sur elle, sans voir les mots ni les phrases, nous serions toujours d'accord, nous serions convaincus que les prophètes viennent nous ouvrir un nouvel horizon. La cause de la diversité des croyances, c'est que nous nous attachons plutôt à leur personne qu'à leur enseignement qui n'a pour but que notre éducation.

Ah! Si nous comprenions que les prophètes sont heureux de nous voir délaisser leur enseignement pour pratiquer un nouveau contenant des principes plus rationnels, nous le serions d'autant plus nous-mêmes parce qu'au lieu de nous désunir, nous nous unirions dans la seule vraie religion qui a simplement la foi pour base parce que nous serions animés du même amour. Mais en préconisant un prophète au détriment des autres qui ont dû raisonner comme lui selon le milieu des différentes époques, nous ne pourrions avoir qu'une croyance de parti pris. Voilà de quelle façon nous procédons avant d'avoir acquis la foi, notre degré d'avancement ne nous permet pas d'atteindre à l'amour vrai et aussi longtemps que nous n'en aurons pas le mérite, nous ne chercherons qu'à nous diviser. Pour nous élever vers Dieu nous ne devrions revendiquer aucun des révélateurs, mais plutôt pratiquer leurs révélations qui ne sont qu'une, elle est enseignée au fur et à mesure que l'humanité se développe et qu'elle est apte à la comprendre. Ainsi nous y puiserons l'amour pour nous aimer les uns les autres, nous aurons tous la même foi parce que nous ne nous dirigerons plus par l'intelligence mais bien par la conscience qui permet de respecter tout le monde indistinctement. Aussi longtemps que nous nous attachons au prophète plutôt qu'à ce qu'il nous a révélé, notre amour ne pourrait être réel, nous aimerons ceux qui partagent nos idées et nous n'aimerons pas les autres, nous sèmerons la division. Cependant aucun n’a le droit de blâmer personne puisque si arriérés que nous soyons, nous croyons tous être dans la vérité. En vous raisonnant ces questions, je ne m'appuie que sur ma propre expérience et je vais vous en dire un mot pour vous donner à comprendre combien nous sommes ignorants avant de nous être acquis la foi. Si je peux vous en témoigner la différence, vous en faire la comparaison, c'est en remontant à certaines époques où j'ai fait moi-même tout ce que je viens de vous dire. Alors j'ignorais que la prière n'est que dans les actes qui nous permettent de puiser l'amour au sein de Dieu et c'est là la plus grande récompense puisque le bonheur dépend seulement de notre amour. Nous sommes encore bien loin de la comprendre parce que nous oublions que nous ne devons notre progrès qu'à ceux que nous disons nos ennemis.

En agissant ainsi nous ne doutons plus que les prophètes possèdent une trop grande modestie que pour être touchés des éloges qu'on croit les honorer ; ils en éprouveraient une grande gêne plutôt parce qu'ils ont tous la pudeur de ce qu'ils ont révélé. S'il en était autrement, ils manqueraient de simplicité, ils ne seraient pas dignes de nous transmettre la parole de Dieu. Abstenons-nous, je le répète, de nous attacher à leur personne et n'allons pas en voulant leur prouver trop de reconnaissance oublier ce qu'ils ont enseigné. Ils seraient bien plus heureux si, au lieu de les glorifier et de proclamer leur nom, nous leur rendions témoignage en propageant l'amour qui découle de la Révélation. Sachons que sans la foi, nous sommes plutôt acharnés que sincères ; lorsque nous posséderons cette vertu, nous serons convaincus que la croyance résulte de l'intelligence qui nous divise et nous nous appuierons sur la conscience qui en est l'opposé, elle nous ramènera à la véritable religion, formant dans un seul et même amour l'unité de l'ensemble.

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